Permis de tuer ? Masculinite, culture d'agression et armee.

Pourquoi est-ce necessaire quelques annees apres le prononce de la sentence de revenir sur le cas du colonel Russell Williams, un violeur en serie et un tueur ? Parce qu'au-dela de l'individu, il y a une dynamique de systeme. C'est ce que revele la mediatisation recente de nombreux cas de harcelement et d'agression sexuelle commis par des hommes de pouvoir, que ces derniers evoluent dans les medias, les organisations sportives, la culture, l'entreprise privee, les forces armees et policieres ou les arcanes du pouvoir politique. Ce livre tente de saisir la complexit du phnomne social et politique de la violence contre les femmes perptre par des agents de l'Etat. L'tude de l'affaire du Tweed Creeper permet de poser un regard critique sur la construction des reprsentants de l'Etat, dans ce cas, l'arme, comme agresseurs. Au moment de ses crimes, Russell Williams tait colonel et commandait la base arienne de Trenton, la plus importante base du Canada. Est-il un cas d'exception ? La majorit des hypothses mises pour les agressions masculines du mme type tendent individualiser la violence, responsabilisant souvent, par le fait mme, la victime et dresponsabilisant la socit. Or, il existe une trame commune toutes ses violences ; elle renvoie la construction sociale de la masculinit, dans laquelle l'arme joue un rle non ngligeable. Pour comprendre le cas de Russell Williams (et son impunit pendant de nombreuses annes), l'autrice fait un retour sur la mission canadienne en Somalie en 1994, dresse le portrait des forces armes du Canada en tant que pratique institutionnelle et examine ses effets par rapport aux violences contre les femmes, puis se penche sur le cas Williams dans le cadre de l'institution militaire. Un livre rvlateur sur la culture d'agression, particulirement dans l'arme, et la masculinit hgmonique . Emilie Beauchesne dtient une matrise en science politique - relations internationales et tudes fministes - de l'UQAM.